perspectives

Publié le par lavegligneverte

J'ai été victime de cette société, happée par le flux avide et frénétique de la consommation compulsive,

par la norme, par la masse, par les considérations calibrées, par la non-pensée, par le cadrage, le codage, par la mise en case,

par les règles, par l'arbitraire qui fait de l'humain un pion, qui fait de la barbarie la norme, le moral, le normal.


Chaque matin je me réveille dans un monde où contraindre, blesser, un être sensible et finalement le tuer pour le manger est la norme, où le commerce de la fourrure est normal, où l'enfermement à vie ou l'exhibition d'un être plus faible -pourvu qu'il soit dénué de langage articulé et de traits semblables aux nôtres- est toujours d'actualité et attire toujours des foules de familles heureuses d'offrir ce spectacle à leurs chers petits, où la torture d'un animal publiquement, pourvu qu'elle se déroule dans un lieu spécifique, est déclarée patrimoine immatériel, où les expériences sur des êtres capables de douleur, de plaisir et tant d'autres ressentis, sont non seulement impunies mais respectées et rémunérées.


Aujourd'hui, se réveiller dans ce monde est difficile et fermer l'œil de la nuit l'est aussi lorsque des milliards de regards silencieux désignent l'étendue de la barbarie humaine.

Aujourd'hui l'extermination de masse avec actes de torture constitue un pilier fondamental de la société des hommes, qui désignent par « politique » l'orchestration de cette domination arbitraire et injustifiable.

 

Aujourd'hui je vis dans un monde où la folie des hommes est la norme, où les appels désespérés et interminablement silencieux de la pureté martyrisée me hantent sans trêve.


Aujourd'hui acheter une partie du corps d'un animal, savamment emballée pour que son statut de cadavre soit méconnaissable, n'est pas anodin puisqu' acheter est le fondement de cette société.

Dans une société où la mort est tabou mais le meurtre légal, dans une société qui a nommé « bestial » l'acte cruel et « humain » la manifestation altruiste,

 

comment être un être humain

comment accepter cette appartenance

comment accepter l'omniprésence du pire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Publié dans pseudo poèmes

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